dimanche 1 décembre 2013

Reflets dans un oeil d'homme

de Nancy Huston, éditions Babel
"Chacune de nous porte en soi dorénavant, en permanence, une paire d'yeux inquisiteurs au jugement impitoyable."

Références nombreuses, notamment à Anaïs Nin, Ana Nowak, Nelly Arcan.

mercredi 27 novembre 2013

Les adieux à la Reine

http://cinecdoche.com/les-adieux-a-la-reine/
de Chantal Thomas, éditions du Seuil
"Ma chambre iris et blanc. Ma chambre.
J'avais été si éprise d'elle que, certains soirs, j'avais pu la préférer aux plus beaux spectacles sur la scène de l'Opéra du château. En elle, je me reposais avec délices. Je préparais les lectures de la Reine, je lisais, je rêvais, j'égrenais mes listes. Par sa mansarde, je suivais les métamorphoses des nuages. Dans son espace, par son exiguïté même, je me sentais hors d'atteinte. Ce contentement  m'avait sauvée de la frénésie du déménagement dont étaient agités les courtisans."
Pas vraiment attirée par les romans historiques, j'ai pourtant aimé celui-ci, après avoir écouté Chantal Thomas sur France culture (A voix nue). 

mercredi 13 novembre 2013

Relation

où les deux personnes se montrent authentiques l'une envers l'autre, hors masque, hors jeu de pouvoir.
( Isabelle Filliozat, "Que se passe-t-il en moi ?" éditions JC lattès).

Alors, comment s'appelle cette relation ?


dimanche 10 novembre 2013

Les joyeux compères

http://blog.sebastien-briere.com
de Robert Louis Stevenson, éditions Vagabonde
"Mais quand la marée commence de nouveau sa course, surtout par gros temps, aucun homme ne pourrait mener une embarcation à moins d'un demi-mille de là, encore manœuvrer ou maintenir un bateau dans un pareil endroit, dont on entend le rugissement à une lieue. Le bouillonnement est le plus intense du côté de la pleine mer, et c'est là que les gros rouleaux, ces brisants qui ont été surnommés dans ces parages les Joyeux Compères, dansent ensemble - la danse de la mort, dira-t-on."

dimanche 3 novembre 2013

Se perdre avec les ombres

De Françoise Lefèvre, éditions du Rocher
"Ce livre, je le voudrais en demi-teintes. Une fenêtre sur l'amour. Une sur la mort. Le clair et l'obscur. Le sourire et les larmes.
Peut-être que ces pages deviendront l'antidote à ce chagrin qui dure depuis trop longtemps.
Je dis qu'il serait temps que je me détache enfin pour aborder cette rive où l'on s'est délesté de tout. Mais ai-je vraiment envie d'apprendre le détachement ? Je puise comme une folle dans ce qui m'a enchantée. Je magnifie l'amour qui m'habitait, la force, la joie."
Ecrire comment l'on est en train d'écrire, comment on continue de vivre grâce à l'écriture.

samedi 28 septembre 2013

Blanche c'est moi

de Françoise Lefèvre, éditions actes sud
"Comment se protéger derrière un masque lorsqu'on entend le raclement de la pelle qui creuse la fosse ? Malgré les ricanements qui accompagnent parfois ce genre d'aveu, je persiste et je dis que j'aime la page  que je vais écrire comme une amoureuse qui court à son rendez-vous. Et je crois qu'il en sera ainsi jusqu'à la fin mes jours. Cela doit être terrible d'être très vieille et toujours amoureuse. Je continue à ne rien comprendre au temps qui passe. Je sais seulement ce miracle qu'on peut se coucher "vieux" et se réveiller "jeune". Le contraire aussi malheureusement. Et cela à cause de l'amour ou de l'absence d'amour. On subit les mêmes métamorphoses quand on écrit."
Plutôt qu'un roman, une réflexion sur sa vie, son écriture, son inspiration.

lundi 16 septembre 2013

Le petit prince cannibale

de Françoise Lefèvre, éditions Actes sud
"Assise sur une chaise basse, l'enfant au creux des genoux ouverts, couché dans les plis du velours, un bras l'entourant, une main refermée sur ses pieds minuscules, on s'émerveille de se trouver dans cette attitude sacrée, le regard de l'enfant rivé au sien. Souvent, il s'arrête de téter pour répondre  au sourire de sa mère. Sourire où tremble le lait. Minutes de bonheur et d'éreintement où tout le corps nourrissant crie justice."
La femme qui se bat pour son enfant autiste, la femme qui se bat pour écrire, la cantatrice dévorée. Un livre à offrir.

lundi 9 septembre 2013

Le sens de la famille

"Chaque séisme identitaire, chaque infléchissement dans l'architecture précaire que je m'étais construite, me désarçonnait. Combien de choses me cachait-on encore et combien avaient été oubliées, ou perdues dans le processus d'effacement silencieux, de révision naturelle du temps ?
Je réitérai ma question. "D'où est-ce que je viens ?
- On a dit à tout le monde qu'on cherchait un bébé, et beau jour on a entendu parler d'un enfant qui allait naître, et c'était toi."
Avoir deux mères, deux pères ... pas si simple.

jeudi 29 août 2013

La vie immobile

de IKEZAWA Natsuki, éditions Picquier poche
"Je regardais la neige tomber sans bruit, sans fin, et je me rendais compte que ce n'était pas la neige qui tombait. Cette perception s'empara de ma conscience en un éclair, comme si quelque chose, soudain, avait émis un éclat de lumière devant mes yeux ; je retins mon souffle. Non, la neige ne tombe pas. C'est plutôt le monde sur lequel je me trouve qui s'élève toujours plus haut dans cet univers saturé de flocons. En silence, doucement, régulièrement, le monde poursuit son ascension. Moi, je suis assis sur un rocher posé au beau milieu du monde. La mer tout entière, cette prodigieuse masse d'eau, s'élève sans soulever une seule vague, et moi qui regarde cela je m'élève. La neige n'est rien d'autre que l'indice d'une ascension infinie."
le second récit s'intitule "l'homme qui revient" :
"J'ai été d'emblée captivé par cette musique. C'était comme si coulait dans ma bouche, goutte après goutte, une eau à la saveur subtile, de celles qui, par leur transparence, permettent de voir jusqu'au fond d'un puits. Et à mesure que je l'écoutais, j'ai perçu peu à peu, dans chacune des sonorités qui la composaient, des voix humaines, des voix qui m'étaient toutes familières. Pas seulement celles de gens que j'avais pu rencontrer, avec qui j'avais été intime autrefois, et qui de ce fait m'étaient restées dans l'oreille : il y en avait d'autres encore, voix écoutées en disque ou au cinéma, voix imaginaires de personnes dont je ne connaissais que le nom, auxquelles venaient se mêler celles du passé, celles d'êtres pouvant avoir vécu un millénaire plus tôt, et aucune ne se distinguait nettement des autres : la seule certitude qui jaillissait de ces sensations auditives, c'est qu'il y avait une multitude de voix différentes, et qu'elles résonnaient toutes ensemble."
Etrangeté et poésie, dans un quotidien presque ordinaire.

mardi 20 août 2013

La promesse du lendemain

de Hitonari Tsuji, éditions Phébus
"A la pause de midi, les enfants des autres classes vinrent le voir. La situation devenait intenable. Alors le garçon attrapa dan son casier le sac dans lequel in rangeait ses chaussures de sport, y fit un trou à l'aide d'un cutter, et s'en couvrit la tête. Il comprit enfin ce que ressentait l'homme qui avait un sac de toile sur la tête.
Ainsi affublé, il pouvait mettre une distance entre lui et le monde extérieur, et surtout, jamais il ne s'était senti aussi proche de lui-même. Il percevait clairement l'arrogance des gens et, même, la vraie grandeur du monde."

Des nouvelles étranges, une écriture délicate.

mardi 13 août 2013

Relevé de terre

de José Saramago, éditions Seuil
"Et c'est quoi, la France. La France, c'est un interminable champ de betteraves où l'on travaille à biner seize ou dix-sept heures par jour, c'est une façon de parler, car les heures sont si nombreuses que ce sont  toutes les heures du jour, plus quelques-unes aussi de la nuit. La France, c'est une famille de Normands qui voit entrer chez elle trois bêtes ibériques, deux Portugais et un Espagnol d'Andalousie, c'est-à-dire nommément Antonio Mau-Tempo et Carolino da Avo, de Monte Lavre, et Miguel Hernandez, de Fuente Palmera, lequel connaît quelques mots de français, une science d'émigrant, et grâce auxquels il annonce que les trois qui ont été engagés sont arrivés. La France, c'est un pailler qui abrite mal le manque de sommeil et l'assiette de pomme de terre, c'est un pays où mystérieusement il n'y a ni dimanches ni jours saints. La France, c'est un éreintement, deux poignards fichés dans les reins, ici et ici, un épuisement, un martyre des lombes, une crucifixion sur un lopin de terre."
Dur et réaliste. Un des premiers romans de Saramago dans son style si particulier. 

vendredi 5 juillet 2013

Exercice d'abandon

de Catherine Guillebaud, éditions du Seuil
Dans le règlement de navigation, il s'agit d'un exercice de sécurité. Ici, les deux abandonnés le sont par leur conjoint, et vivent un huis clos sur un bateau parcourant le Mekong. Bien vu !
"Et s'ils ne rentraient pas ? Il avait dit ça prudemment, comme pour ne pas provoquer le destin. Ou alors, s'ils ne rentraient pas tout de suite ? Après tout, s'il s'agit d'un coup de folie, il vaut peut-être mieux qu'ils le vivent jusqu'au bout, ici, au Vietnam, dans des lieux inconnus, des lumières inconnues, en dehors de leur vie. Comme une cavale mais qu'ils savent perdue d'avance. C'était sa thèse préférée, celle qui lui permettrait de pardonner lorsque sa femme rentrerait, dégrisée, malheureuse. Il n'aurait alors qu'à lui ouvrir les bras."

mercredi 19 juin 2013

Le livre du thé

de OKAKURA Kakuzô, éditions Picquier Poche
J'avais lu l'an passé un roman intitulé "le Maître du thé" qui évoquait le grand Rikyû. Les préface et postface de Sen Soshitsu m'ont été très utiles pour situé cette oeuvre, qui fait référence aujourd'hui. Ecrit vers 1905 par un homme à cheval entre les cultures orientale et occidentale, ce texte est d'une étonnante actualité.
"La chambre de thé fut une oasis dans le désert morne de l'existence, où des voyageurs épuisés pouvaient se retrouver et boire à la source commune de l'amour de l'art. La cérémonie évoquait quelque drame improvisé dont l'intrigue se nouait autour du thé, des fleurs et de la peinture. Nulle couleur en disharmonie avec les teintes de la pièce, nul bruit pour rompre le rythme des choses, nul geste pour faire obstacle à l'harmonie, nul mot pour briser l'unité environnante - tous les mouvements devaient être accomplis simplement et naturellement. Telles étaient les visées de notre rituel. Chose singulière, son succès ne s'est jamais démenti. Car une philosophie subtile le gouverne. Le "théisme" n'est autre que le taoïsme déguisé."

samedi 15 juin 2013

Clin d'oeil

Parmi tous les visages ornant cette façade, celui-ci est le plus humain. Il n'est pas un monstre, ni un singe, mais un grimaçant.
Lui sait que cette promenade sur le quai est prétexte pour alléger nos bourses ... Emportée par une envie "gastronomique", je me laisse tenter par la carte : une salade de harengs, un gratin de courgettes, mais pas de moules, car ce n'est pas encore la saison, comme cela est prometteur !
C'était bon, certes, mais il m'a semblé voir la grimace dans la glace, au moment de l'addition. Le fait maison, ça se paye (ma tête) !

mercredi 12 juin 2013

Calligraphie des rêves

de Juan Marsé, éditions Christian Bourgois
Histoire de Ringo, pendant le franquisme. D'après Antonio Lobo Antunes, Juan Marse est le plus grand écrivain espagnol vivant.
"Les premières gouttes tombent avant qu'il ait atteint les Ramblas. Il n'y a ni tram ni métro à cette heure du petit matin. Tant mieux, Ringo, à pinces jusqu'à la maison, sous la promesse de pluie. D'abord remonter les Ramblas puis traverser la place de Cataluna, déserte et spectrale, remonter le paseo de San Juan, et de là jusqu'à la Taversera pour tourner de nouveau à droite et prendre la rue Escorial. Au fond de certains porches émerge entre les ombres la fille de la glace, qui lui fait signe, en ouvrant son corsage. Pluie sur ses chaussures. Nuages gris dans la bouche. Le message rose dans sa poche."

dimanche 2 juin 2013

Les chutes de Slunj

d'Heimito von Doderer
L'auteur est mort en 1966, trois ans après la publication de ce dernier roman. Foisonnement de personnages à Vienne.
"Une fois entré, Zdenko entendit un léger déclic derrière lui, il ne voyait maintenant presque rien du tout. L'instant d'après, il fut tiré par une main dans la pièce claire. Elle le serra aussitôt dans ses bras et l'embrassa sur la bouche. Ce qui advint ensuite, il lui arriva encore d'en douter des années après, mais les choses s'étaient indéniablement passées de la sorte."



dimanche 26 mai 2013

Drôles de visiteurs

Alors que je cherche à savoir qui lit mes messages, je clique sur le site indiqué dans les statistiques, et je tombe (de haut ...) sur une image bien peu ragoûtante de femme.
C'est pour cette raison que je vais mettre à nouveau le petit système pour éviter les commentaires de machines (je sais, cela n'a rien à voir, mais que faire ?)

Un meurtre que tout le monde commet

D'Heimito Doderer, éditions Rivages
"Il prit la mesure de cette possibilité et en envisagea pour ainsi dire les prolongements pendant quelques instants. Mais déjà la couleuvre arrivait sur le bord. Conrad fit un pas en avant, à la fois lourd, brusque et maladroit, et fut le premier près d'elle, il saisit le petit animal tout épuisé qui ne se tortillait plus que faiblement, et après avoir fait deux moulinets complets avec le bras, il le lança au loin.Et ce fut effectivement lui qui lança le plus loin. La couleuvre, inerte comme un bout de corde, alla s'enrouler sur les arêtes vives de l'une des branches cassées de cet arbre enfoui dans l'eau et y resta suspendue sans plus remuer."
La mère de Conrad : "Elle semblait toujours être comme une voile qui passe au bord de la vie".
Livre étonnant : la vie de Kokosch, comme un train qui suit les rails et hurle dans les tunnels.

samedi 13 avril 2013

Nous combattrons l'ombre

de Lidia Jorge, éditions Métailié
"Ou bien Maria London se trompait lourdement, ou bien cet homme appelé Campos était pétri d'une sauvagerie, d'une rusticité qui faisait de lui un bloc et l'empêchait de mentir. Il était taillé à la serpe et impossible à décrire. Elle avait conclu cela. Ou alors elle avait pensé cela pour une autre raison importante. Car tout au long de cette harangue provoquée par des étudiants rivaux, il avait défendu exactement ce qu'elle avait appris pendant ses cours d'Inutilités. A savoir qu'un excès d'analyse empêche les actes simples, les actes perpétrés dans l'obscurité de l'inconnaissable qui sont à la base de la création des mythes. La vieille histoire du mille-pattes qui se met à réfléchir aux mouvements de ses pattes et dont la progression se trouve paralysée. Mais la raison évidente pour laquelle elle avait pris un taxi afin de poursuivre Osvaldo Campos de feu rouge en feu rouge le long de l'avenue de la République était d'une nature plus pratique, elle résultait de la conviction soudaine que, contrairement à Navarra, cet homme aux sourcils en bataille n'insisterait pas pour qu'elle fasse la distinction entre ce qui était rêvé en dormant et ce qui l'était en marchant. Cette toile dans laquelle elle-même s'enveloppait comme dans un costume de scaphandrier et dont elle ne voulait pas se déprendre et vers laquelle Navarra envoyait ses comprimés, soit dans l'intention de la faire exploser, soit dans l'espoir de l'endormir à force de paix."
Qui n'a pas rêvé de connaître la vie de son psychanalyste, une fois la porte du cabinet fermée ? C'est une lecture possible de ce roman. J'y ai trouvé aussi le parfum des romans de Saramago, portugais comme l'auteure. 

lundi 18 mars 2013

Les débutantes

de J. Courtney Sullivan, éditions rue Fromentin

"Le fait de n'avoir jamais été amoureuse ne dérangeait pas April. Quand elle voyait comment ses amies finissaient par se laisser dépasser par la situation -les crises de larmes, les idées fixes, les coups de fil interminables - elle était bien contente que personne n'ait jamais fait naître cela en elle. Avoir des amies lui suffisait, se disait-elle.Avec les amies, il n'y avait pas de comédie, ni de lutte de pouvoir, pas besoin de se fondre dans un moule étroit correspondant aux canons féminins, que ce soit la pom-pom girl passionnée, l'amoureuse alanguie ou la maman qui gronde. Il suffisait d'être soi-même."
Amitiés à l'université féminine de Smith, ou comment devenir une femme libérée ?

dimanche 27 janvier 2013

Ce qui reste

de Christa Wolf, éditions Alinea
"Cela faisait combien de temps que je n'avais plus écrit de lettres intimes et familières. Que je devais même me forcer à écrire. Je ne le savais plus. Quand avait commencé le temps des lettres "comme si" - lorsque je m'étais résolue à écrire comme si personne n'interceptait les lettres pour les lire ; comme si j'écrivais naturellement, confidentiellement. Je ne le savais plus. Tout ce que je savais, c'est que je n'étais plus capable d'écrire des lettres spontanées, et les relations avec des correspondants demeurant au loin s'effritaient. Pouvais-je encore en ressentir du regret ? De l'indignation ? N'était-ce pas devenu pour moi quelque chose qui allait de soi ? Ils vont arriver à leur fin, pensais-je. Et comment, ils vont y arriver."
Découverte grâce à une émission de France Culture.

samedi 19 janvier 2013

Let it be

En ce moment, il écoute cette chanson en boucle.
When I find myself in times of trouble, Mother Mary comes to me
Speaking words of wisdom, let it be
And in my hour of darkness she is standing right in front of me
Speaking words of wisdom, let it be
Let it be, let it be, let it be, let it be
Whisper words of wisdom, let it be

And when the broken hearted people living in the world agree
There will be an answer, let it be
For though they may be parted, there is still a chance that they will see
There will be an answer, let it be
Let it be, let it be, let it be, let it be
There will be an answer, let it be
Let it be, let it be, let it be, let it be
Whisper words of wisdom, let it be
Let it be, let it be, let it be, let it be
Whisper words of wisdom, let it be

And when the night is cloudy there is still a light that shines on me
Shine until tomorrow, let it be
I wake up to the sound of music, Mother Mary comes to me
Speaking words of wisdom, let it be
Let it be, let it be, let it be, yeah, let it be
There will be an answer, let it be
Let it be, let it be, let it be, yeah, let it be
Whisper words of wisdom, let it be

A écouter ici

mercredi 16 janvier 2013

Villages

de John Updike, éditions du Seuil
""Et toi ? Qui es-tu ? J'oublie tout le temps."
Parler d'elle-même la rendait timide, comme si elle craignait de dévoiler une partie trop tendre ou trop honteuse de son corps, ou comme si elle avait du mal à circonscrire son moi.
"Pas un cheval. J'ai l'air d'un oiseau mais, au fond, je suis un beignet.
- Sûrement pas.
- C'est pas mal d'être beignet, constata-t-elle, offensée. Ils sont tolérants. Ils ne sont pas menaçants. Ils ne font de mal à personne."
Il se vit, par ses yeux, comme une forme sombre, planant, faite pour le mal. "Pas même aux autres beignets ?
- Ils n'en rencontrent pas. Les beignets sont trop rares. La majorité des gens sont des chevaux qui se déplacent en troupeau.""

Alors que je calais sur "L'érotisme" de Georges Bataille, John Updike s'est infiltré sur ma table de chevet. C'était bien plus vivant et très démonstratif ...

mercredi 9 janvier 2013

Montilla


Extrait de l'album "Los parajos perdidos", de Christina Pluhar et l'Arppegiata.
Dans ce morceau, Luciana Mancini.

Pour bien commencer l'année ...

Mon pire ennemi est sous mon chapeau

de Laurent Bénégui, éditions Julliard.
"dormir a du bon. Personnellement, j'avais les idées un peu moins sombres, à défaut d'être totalement plus claires. La nuance est de taille, elle trace la frontière entre les névrosés et les autres. Mais on ne se refait pas à mon âge. Et si je commençais une psychanalyse ? Il paraît qu'après dix ou quinze ans de divan certains parvenaient à choisir le calendrier des éboueurs sans hésiter entre la photo du chaton et celle du chiot. J'en étais là lorsqu'elle entra dans la cuisine, un sourire endormi sur le visage, et m'embrassa comme si la journée d'hier n'avait pas existé."
J'ai lu en quelques heures ces quelques trois cents pages : difficile de faire une pause ! Souvent drôle, l'ambiance m'a bien plu : Paris, aujourd'hui.
Si vous aimez le suspense, n'écoutez-pas l'interview du lien "Julliard" ci-dessus.