Cahier de texte

Le 20/04/2011 : voir le site "claviers intimes"


Automne :
Comment ça, tu as dû t’endormir ? Je ne sais pas, je me suis retrouvée dans la voiture, il faisait nuit. Mais, ce matin, tu partais bien au boulot, non ? Oui, j’ai déposé Samuel au collège, et après j’ai vu les chiens sur la route. Je ne voulais pas les écraser, alors j’ai pris un petit chemin, que je ne connaissais pas. Des chiens ? Tu changes de route quand tu vois des chiens maintenant ? Oui, non, enfin, ce n’était pas comme d’habitude. Ces chiens étaient sur la route, et ils ne se poussaient pas si j’avançais. Alors j’ai pris ce chemin. Et j’ai eu envie de marcher dans le bois. Les feuilles étaient tellement lumineuses … J’ai ramassé une bogue de châtaigne. Et tu avais le temps ce matin, de faire une petite promenade peut-être ? Je ne sais pas, je me sentais si bien, dans ce jaune, ce calme. Alors quoi ? Je peux quand même savoir ce que tu fais de tes journées, puisque qu’apparemment tu n’es pas au bureau. D’ailleurs, j’ai dit à ta collègue que je ne savais pas où tu étais. Je ne pouvais pas quitter le bois et je ne savais pas quelle heure il était. Et Samuel, sur le trottoir, dans quel état il était quand il m’a appelé ? Tu y pensais, pendant ta balade ? Samuel ne m’en voudra pas, je lui raconterai et il comprendra. Mais regarde-toi, tu es pleine de terre, tu as de l’herbe dans les cheveux. Tu t’es roulée par terre pour t’amuser ? Non, bien sûr. Je suis allée jusqu’à un tas de feuilles mortes. C’est là qu’on s’est rencontré. Arrête maintenant. Explique-toi et ne tourne plus autour du pot. C’est insupportable. C’était comme avant, quand on jouait ensemble. On s’est serré dans les bras. Après je ne sais plus. Tais-toi, tu m’écœures. Ce n’est pas ce que tu crois. C’était elle, ma fée des bois, je lui disais tout. Quand j’allais me cacher, c’est elle qui me consolait. Grâce à elle, je n’étais jamais seule. Plus jamais seule…elle est enfin revenue. Regarde, elle m’a offert cette châtaigne. Pourquoi tu pleures ?

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