jeudi 28 avril 2011

L'Epine

Dans le grenier de la Jutière, on trouve un amas d'objets hétéroclites, qui n'ont plus d'utilité. Certains ont participé à un concours d'inventeurs ...
Le premier objet inventé permet d'amener à la conscience une partie de soi-même. Son fonctionnement est des plus simples. Il suffit de planter l'objet dans la partie du corps choisie : aussitôt, une douleur fulgurante est perçue, amenant immédiatement une prise de conscience. Si l'objet reste en place, l'effet s'atténue, mais peut se réveiller à l'occasion de mouvements inhabituels. Il est possible également d'utiliser cet objet pour des zones de l'âme que l'on aurait délaissées, comme l'estime de soi : dans ce cas, l'objet peut s'apparenter à une pointe d'orgueil.
L'Epine était le nom de mon invention. Elle n'a reçu aucun prix, car elle était peu innovante. Je travaille actuellement à son complément, qui utiliserait cette fois une perception agréable de notre être ...

mercredi 27 avril 2011

Rangement de printemps : ma table de chevet

Attachements, de Victoria Horton (Quidam Editeur)
Victoria m'avait parlé de son livre, sur le point d'être publié. J'ai su quelques bribes de sa genèse. La lecture n'en a été que plus troublante, car j'ai mordu. Le déni, plus fort que la douleur.
"Puis il y a eu l'histoire du collège. Carole avait onze ans, elle devait être en sixième. Je suis rentrée des champignons et elle avait les fesses toutes noires. Marcel était très énervé, il voulait lui faire un mot d'excuse pour le collège jusqu'à ce que les traces disparaissent parce qu'on verrait bien qu'elle pouvait pas s'asseoir et ça serait le début d'une enquête."
Dans le même thèmeLa femme en vert d'Arnaldur Indridason.

Plumes d'Ange, de Martin Winckler (POL)
L'histoire de Martin Winckler et de son père, Ange. MW est un pseudonyme, et cependant, on comprend que ce pseudonyme le relie doublement à son géniteur. MW est le nom de l'écrivain, et son père est aussi celui qui mène à l'écriture : "tu sais, il faut pour écrire, je sais, écrire envers et contre tous et parfois aussi envers et contre soi-même..."

L'été de la vie, de J. M. Coetzee (Seuil)
Que diront-ils de moi après ma mort ? Anticipation autobiographique posthume.
"Un livre devrait être un outil pour fendre la glace que nous portons en nous. Qu'est-ce que cela devrait être d'autre ?"

La Mort moderne, de Carl-Henning Wijkmark (Editions Cénomane)
Comment réduire les "coûts d'entretien" des vieux ? Scandaleux dans la Suède des années 70, ce "roman" semble être prémonitoire quant à la place des patients dans notre monde : une ligne de dépense à maîtriser ... Ce texte est à l'origine d'un spectacle qui ne manque pas de nous questionner.

Les galettes à l'orange

"Petites galettes
2 jus d'oranges pressées
mesurer et mettre la même quantité
d'huile
de sucre en poudre
2 jaunes d'oeufs
1 paquet de levure alsacienne
1 paquet de sucre vanillé
Faire dissoudre la levure dans le jus d'orange, puis ajouter le sucre, le sucre vanillé et l'huile. Bien mélanger. Incorporer la farine en quantité suffisante pour former une pâte de la consistance d'une pâte à tarte. Laisser reposer 20 à 30 minutes au réfrigérateur puis l'étaler sur 3 à 4 mm en farinant la table ou la planche.
Découper des gâteaux à l'emporte-pièce, ou simplement des carrés ou rectangles avec la roulette. Poser les galettes sur la plaque à pâtisserie saupoudrée de farine en ayant soin de ne pas les coller les unes aux autres car la pâte gonfle un peu à la cuisson.
Piquer la pâte pour qu'elle ne gonfle pas trop, dorer les galettes avec le jaune d'un troisième et éventuellement d'un quatrième oeuf dilué avec une cuillère à café de lait et faire cuire à four chaud (pas plus de 180°C) pendant 10 à 15 minutes maximum, jusqu'à ce que le dessus des galettes ait bruni et que ça sente bon."
Martin Winckler, Plumes d'Ange.

Le papier peint jaune

Il s'agit d'un récit écrit par Charlotte Perkins Gilman, publié en 1892. J'avais emprunté ce livre à la bibliothèque, il y a plusieurs années. Il est resté très présent, et je passe régulièrement devant une maison qui m'évoque cette chambre au papier peint jaune.
"Pendant quelque temps, j'ai continué à écrire en dépit de tous, mais cela m'épuise de devoir toujours feindre pour ne pas me laisse écraser par leur sollicitude." (édition des femmes Antoinette Fouque)

dimanche 17 avril 2011

Narcisses et pensées

J'avais placé les bulbes dans le grand pot bleu, sur le perron. C'était encore l'hiver. Les feuilles vertes se sont dressées, et depuis plusieurs jours, des fleurs blanches au centre jaune, très odorantes, sont apparues. Des narcisses à coeur double. Un passage dans une jardinerie, et me voilà avec des pensées, bordeaux. Je les plante avec les narcisses. Le résultat me ravit. Il ne manque plus qu'un crâne pour compléter le tableau : vanité de printemps.


mercredi 6 avril 2011

Héliotropisme



Fougère


Chercher la lumière. Trouver l'énergie. La jeune feuille se déploie et s'étire vers la source. Le mouvement est imperceptible, et pourtant, maintenant, elle n'est plus dans l'ombre. 
Elle goûte cette chaleur printanière, insensée.