mercredi 22 février 2012

Carnaval

fêtes saturnales ou dionysiaques, 
c'est la fin du monde.
Tout est permis.
Puis le temps revient à son commencement.

Gaïa, sous son masque de chienne affectueuse


mercredi 15 février 2012

Airbag

Airbag

Avant que d'être désintégrée par l'impact
L'airbag se déploie, après une brève explosion
Puis je ne vois plus rien

Persuadée d'être toujours au volant

Pourquoi la nuit si subite ?

lundi 13 février 2012

Appel d'air

"Pourquoi m'avez-vous invitée ?" demanda-t-elle. Annie Le Brun était sur France culture, et moi au volant.
A lire, sa dernière réédition, Appel d'air, éditions Verdier poche,  et une entrevue sur "le matricule des anges".

« Voilà longtemps que rien n’est venu s’opposer véritablement à l’ordre des choses. Même, presque tous ceux qui prétendaient mener une critique sociale ne se sont nullement rendu compte de l’anachronisme de leurs armes. C’est pourquoi il n’est peut-être pas tout à fait inutile de revenir à cet appel d’air, à travers lequel, cherchant à ce que le vent se lève, j’avais misé moins sur la poésie proprement dite que sur l’insurrection lyrique qui en est à l’origine et réussit parfois à embraser tout le paysage. Ce qui n’est pas sans danger. S’il est alors possible de voir s’illuminer des pans de réalité insoupçonnée, il n’est pas d’édifice théorique qui n’en soit implicitement menacé, chacun ne tenant dans cette lumière que par l’intensité de ce que ses fenêtres laissent voir ou non. Tel est aujourd’hui le risque à courir pour que le regard commence à porter au loin. »


Extrait d'"Appel d'air"

samedi 11 février 2012

Les quatre vérités


de David Lodge, éditions Payot Rivages
Ceci est une novella, texte écrit à partir d'une pièce de théâtre. La lecture est très agréable, on voit littéralement la scène se dérouler. L'écrivain et les média, la création et l'ego, un sauna, en moins de deux cents pages : bonne pioche !
"C'était la première fois qu'il la touchait, hormis leur poignée de main sur le seuil, et ce contact avait quelque chose d'intime au point de frôler l'érotisme. Conscients tous les deux du caractère liminal de l'instant, ils le manifestèrent en suspendant soudain tout mouvement, aussi immobiles que les personnages d'un bas-relief antique. Adrian laissa son doigt posé sur la peau de Fanny tandis qu'il étudiait le papillon, tel un entomologiste curieux. Elle tenait les yeux rivés sur ce doigt. Tous deux se taisaient. La voix qui résonna fut celle d'Eleanor."

mercredi 8 février 2012

Oiseaux, bêtes et grandes personnes

de Gerald Durrell, éditions Stock.
Le bouquin a été déniché des réserves de la médiathèque. Edité en 1970, les pages sont jaunies, et la langue assez académique. Sensation de lire un texte qui aurait du passer entre mes mains trente ans plus tôt ... Merci à Christelle pour l'idée.
Corfou, où les animaux ne sont pas les êtres les plus étranges que l'on croise.
http://whitemetropolis.wordpress.com/tag/gerald-durrell/ Spiro et Gerry


"Il examina avec dégoût ma progéniture rose en robe de fourrure blanche.
- Qu'est-ce donc ? demanda -t-il.
Je lui expliquai que c'étaient des bébés hérissons.
- C'est impossible, dit-il. Les hérissons sont tous marron.
L'ignorance des miens du monde dans lequel ils vivaient avait toujours été pour moi une source de chagrin et je ne perdais jamais l'occasion de leur dispenser des informations. J'expliquai que les hérissons femelles ne pourraient, sans souffrir la torture la plus atroce, donner naissance à des bébés couverts de durs piquants, de sorte qu'ils naissaient avec ces petits piquants blancs caoutchouteux que l'on pouvait ployer entre les doigts aussi aisément qu'une plume. Plus tard, avec la croissance, les piquants brunissaient et durcissaient."

vendredi 3 février 2012

Agnès, je lis là

Entre une impatience et les dessins des enfants, les livres lus, à lire, les magazines, les trouvailles rapportés de la médiathèque. Toujours le soir, comme le garant d'une bonne nuit. Je lis du début à la fin, dans l'ordre. Généralement, je persiste, même si je m'ennuie, ce qui est rare. J'ai abandonné récemment, car le texte était trop violent pour moi. Je partage peu mes lectures dans la vie quotidienne. Le blog est sympa pour ça. J'emprunte régulièrement livres et disques, j'achète sur un coup de coeur, en me disant que je vais offrir ce bijou à un proche (ce que je fais le plus souvent). Je reçois aussi des livres en cadeau, comme "Picasso et ses maîtres", superbe. Lire, c'est comme atteindre un autre rivage, une autre réalité. Indispensable !