dimanche 25 mars 2012

Volcan brésilien

coulée
200 grammes de chocolat, fondu avec 50 grammes de beurre, deux oeufs ajoutés quand le mélange a tiédi, une belle cuillère de farine tamisée complète le tout : l'appareil est réparti dans 5 moules beurrés et farinés, saupoudré de farine puis gardé au réfrigérateur. Le moment venu, la cuisson débute à four chaud, thermostat 7. La durée est affaire de four, mais ne dépassera pas douze minutes. Le démoulage est délicat, dans une assiette déjà garnie de glace.
Quand la cuillère, innocemment, brisera la coque chocolatée, une coulée de lave envahira l'existant ...

mercredi 21 mars 2012

Tedo

Ainsi, tu es passé, tu as atteint l'autre rive
J'ai pensé pouvoir montrer ton histoire à mes enfants, mais j'ai renoncé.
Patience, ils ont bien le temps de découvrir le monde ...
Ce monde où les enfants sont des cibles, les femmes des marchandises, les hommes de tristes pantins
Pourtant, comme José, je crois en l'amour
En notre humanité
Continue, Tedo

samedi 17 mars 2012

Les plantureuses

Adrienne a ramené à ma mémoire la visite d'une exposition à Liège du scuplteur George Grard.
J'avais contourné ces femmes monumentales et apprécié leur forme généreuse.
Comme souvent, le catalogue est dans ma bibliothèque, témoin d'un jour où je me suis sentie libre ...

dimanche 11 mars 2012

Amor

de Maïca Sanconie, Quidam Editeur
"C'est dans une de ses courses qu'elle avait conçu Emilio. Et sa toute première présence, minuscule, l'avait entraînée si loin, jusqu'ici dans cette ville, avec son parler insensé et son chaos. Elle soupira, puis, aussitôt, un murmure monta de sa gorge, une incantation de pêcheur au large de quelque îlot oublié. Elle ferma les yeux et glissa, ombre d'Ombrie, ligure délivrée, au pied rouge de l'Etrurie, roula dans une coulée de lave qui striait encore le Vésuve, reprit enfin sa forme définitive dans la baie d'entailles claires de Naples, fraîche à l'aube et odorante du marbre ouvert à la torsion de sculpteurs au teint sombre comme des icônes byzantines.
Là, sur la hauteur, contre l'église décolorée de soleil, Emilio peignait une fresque gigantesque, nimbé d'or tel un saint de Florence."

Belle langue, très ouvragée, parfois trop pour moi, même si j'ai lu avec beaucoup de plaisir ...

vendredi 9 mars 2012

Le dernier mot

"Le dernier mot du jour est le seul mot vivant,
Quand les mots envolés dans la cendre des pages,
Retombent dans le Temps oubliés ou perdus.
Ce mot, l'être, le sang, le corps et le visage
D'une, la transparente au cours de ces années ...
Ce mot les contient tous, à notre vie tendus
Ce mot qui rend nouveaux tous les mots disparus
Amour c'est bien ce mot, le dernier mot du jour
Et le premier pour toi, pour eux,
Pour ceux qui suivent
pour l'inconnu passant trouvant sur le chemin
Ce mot banal et neuf, ce mot proche et lointain
Qui fait clair le poème et la parole vive !"

Extrait du recueil "Les mots du jour", éditions Donner à Voir.

mercredi 7 mars 2012

Comédie du suicide

de Jean-Claude Leroy, Editions Cénomane
"La fièvre tomba. Une certaine fraîcheur m'investit, ajustée à mon corps-esprit, à mon état présent. Le vieil homme s'ouvrait complètement et je m'enfouissais dans une immobilité parfaite, tandis que la barque semblait suspendue, parfaitement immobile, elle aussi, au courant de la rivière qui coulait d'un monde à l'autre sans jamais les rejoindre."

128 pages que j'ai lues à petites gorgées, pour savourer le texte, pour le digérer, pour en rire aussi.

lundi 5 mars 2012

Histoire du pied et autres fantaisies

JMG Le Clézio, éditions Gallimard
"Quelque chose a changé dans ma ville. Elle n'a jamais été aussi vide, aussi grise, murailles de béton aux fenêtres identiques, rubans d'autoroutes en forme de trèfle à quatre feuilles, ponts, esplanades, voies ferrées qui percent la terre. Cette ville autrefois luxueuse ne peut plus échapper à la désolation des rivages de la mer. La mer n'est plus une aventure. De grandes nappes irisées dérivent aux embouchures, le vent porte des nuages de ciment. Même vers le sud il n'y a plus de liberté. Une angoisse incompréhensible, irrépressible jaillit du bleu du ciel. le soleil, la beauté des palmes, la douceur des lagons au crépuscule portent une douleur lancinante."

Barsa, l'arbre Yama, Bonheur, Amour secret sont des récits sans lien apparent. Comme si un voyage en métro les avait inspirés. La pâte de l'écrivain est pourtant bien présente, et relie l'ensemble.