jeudi 2 juin 2011

Les cinq femmes

"Quelques mois plus tard, l'horreur s'était drapée d'habitude, quand Olinda trompa l'implacable surveillance et réussit à la voir. Son visage émacié était strié de rides et sa bouche, édentée. Ses cheveux en bataille étaient d'un blanc jaunâtre. Ses yeux éteints regardaient dans le vide. Elle portait une robe de chambre usée jusqu'à la corde, noire de crasse. On aurait dit une misérable mendiante, une petite chose de rien du tout.
Lorsqu'elle la reconnut, elle lui tendit une main-grappin à travers les barreaux.
- Olinda !
S'ensuivit un long silence aride, abyssal. Puis elle dit d'une voix fatiguée, noyée dans le brouillard :
- Dis, ma fille, c'est ça la vie, non ? "
José Triana, éditions Actes Sud
Le décor se met en place, les personnages s'avancent, on entend leur ruminations mentales. Le brouillard persiste. Je comprends alors, et le drame éclate. Fin.

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