dimanche 9 octobre 2011

La sève de nos vies

Les journées devenaient assez moroses, et je trouvai mes lectures plutôt sombres, même si le noir amène aussi des sourires. Dans la pile de livres près de mon lit, restait celui-ci : "La sève de nos vies" de Gérard Bessière, éditions Diabase.
"Il était penché depuis longtemps. Dès mon enfance, il était vieux. Mais il me semblait immortel : il était pour moi le grand-père des arbres qui entourent la maison. Chaque fois que je revenais vers ces lieux de ma vie, sa seule vue m'apaisait. En Novembre, ses larges feuilles prenaient une couleur qui alliait le jaune et l'or : à l'entrée dans la nuit, on les voyait encore, comme si elles étaient phosphorescentes. Il s'est cassé discrètement. Il a laissé le vide. L'hiver fut plus froid. Un sentiment de solitude s'est glissé dans le jardin. Le vieux mûrier est mort. Adieu, mon compagnon de toutes mes enfances.
Murier, Vincent Van Gogh
Je regardais parfois le moignon pitoyable. Mais un matin d'avril, quelle surprise ! Des dizaines de rejets jaillissaient de tous côtés : des tiges, des feuilles, une explosion d'avenir, alors que je croyais l'arbre mort."

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