mercredi 28 septembre 2011

Ceux qui n'en mènent pas large

De Jean-Pierre Martinet, éditions Le dilettante
Georges Maman, acteur raté, et Dagonard, assistant de cinéma, passent une longue soirée ensemble. Qui se noiera le premier ?
"Oui, un chic type, au fond, on pouvait dire ça. Plein de tact et de délicatesse. C'était rare, dans le métier. Et, avec ça, toujours prêt à régler l'addition le premier. Comme dans les bons vieux westerns, il dégainait presque toujours avant son adversaire, et les protestations, les petits cris effarouchés, ne servaient à rien. En général, tout finissait bien : il casquait. Un dingue du carnet de chèques. Un maniaque de la signature ruineuse. On avait parfois l'impression qu'il avait quelque chose à se faire pardonner. Peut-être sa connerie, peut-être autre chose de moins apparent, comment savoir ? En tout cas, chapeau ! Il payait pour qu'on le supporte. Ils n'étaient pas si nombreux, ceux qui avaient ce genre de scrupules."
Jean-Pierre Martinet fut assistant-réalisateur à l'ORTF, critique à Matulu, et kiosquier à Tours (Libourne, 1944-1993).

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